Lorsqu’il y a des difficultés, mettre en mots est nécessaire. Comme le dit l’écrivain et psychologue Jacques Salomé: Mettre en mots au lieu de mettre en maux.

On a coutume de dire que la plupart des maux de ventre sont émotionnels. En langage populaire, on a “la peur au ventre”, “l’estomac noué….” tant d’expressions courantes qui, si l’on y regarde de plus près, nous en disent beaucoup!

Ainsi, on pourra se demander d’un enfant qui fait des otites à  répétition ce qu’il ne veut pas entendre.

La gorge, siège des émotions… , qu’est ce qui est resté coincé, qu’est ce qui ne peut être dit?

Un enfant qui tombe et qui pleure ne s’est pas forcément fait mal…! Il a peut-être eu peur, il est peut-être déçu de sa contre-performance, c’est son corps émotionnel, dans ce cas, qui a pris un coup et non son corps physique.

Il est important de mettre les mots justes sur ce que vit l’enfant, l’aider à  être précis dans ce qu’il ressent. Evidemment, pour cela, il ne faut pas avoir, nous-même, peur de certaines émotions.

Par exemple, chez moi, lorsque j’étais petite, on ne pouvait qu’avoir faim ou être fatiguée quand quelquechose n’allait pas!!!

Pfffft! Tu parles d’émotion!

La faim ou la fatigue ne sont pas des émotions! Le seuil de tolérance diminue lorsqu’on a faim ou que l’on est fatigué, certes. Mais de là  à  tout mettre sur le dos de ces 2 besoins, il y a de la marge. Un bébé qui pleure a certainement un besoin qui doit être comblé, mais un enfant (donc plus grand qu’un bébé) qui pleure à  peut-être aussi autre chose. Et tu crois que petite, j’avais la capacité de dire: NON! JE N’AI PAS FAIM! JE SUIS TRISTE!

Les enfants ont cette capacité d’être directement relié à  l’inconscient de leurs parents, très tôt, en tant qu’enfant, nous apprenons quelles émotions sont acceptables et celles qui ne le sont pas.

Le chemin est long pour parvenir à  reconnaître les émotions, à  les exprimer, et à  les accueillir chez soi, comme chez l’autre. Mais il en vaut la peine ce chemin!

Car aller manger lorsqu’on est triste, dormir lorsqu’on est en colère, rire lorsqu’on a mal, nous amène à  coup sûr vers de bien graves pathologies!

N’y a-t-il pas un espèce de proverbe qui dit:”fautes avouées, à  moitié pardonnées”?

Dans la même ordre d’idée, j’ai envie de dire. “douleurs avouées, à  moitié guéries!”

Faites donc l’expérience avec votre bambin, ou votre conjoint (ou avec vous même) d’aller chercher l’émotion la plus appropriée.

C’est un peu l’histoire du biscuit cassé:

Cette petite fille qui s’est faite grondée injustement ce matin en classe. Puis à  la récré, les garçons l’ont embêtée, à  midi, aux cuisines scolaires c’était couci-couça, l’après-midi, elle a fait un coloriage et elle a un peu dépassé les lignes et la maîtresse n’était pas très contente. Pourtant, elle s’était rudement appliquée. A 16 heures, elle rentre chez elle et sa maman lui sert un goûter. Son biscuit est cassé, elle n’en veut pas, son frère, lui, a un biscuit entier: c’est pas juste. Elle pleure et proteste.

Capricieuse? Jalouse? Enfant gâtée? Pénible? Jamais contente?

Ou simplement une mauvaise journée qui a besoin d’être dite et entendue?

Cela nécessite une bonne écoute donc une bonne disponibilité.

Et force est de constater que nous n’avons que peu d’expérience dans ce domaine nouvellement découvert.

Mais savoir communiquer, savoir se dire, n’est ce pas la base de l’éducation?

Pour nous aider, nous les pionniers de cette nouvelle ère, voici quelques livres qui ouvrent des pistes:

Pour les enfants:
Les petits bleus au coeurs, un livre plein de tendresse,.Plusieurs petites histoires dans lesquelles chaque enfant pourra s’identifier et dire: “MOI AUSSI, JE ME SENS TRISTE QUAND IL SE PASSE CELA!”

Tonio et les remèdes de Monsieur Pépin
Un petit garçon qui va à  la pharmacie chercher des médicaments pour sa maman et qui découvre que les gens vont mieux dès qu’ils ont pu mettre des mots sur leurs maux.

Pour les adultes:
Au coeur des émotions de l’enfant, un voyage au coeur des émotions de l’enfant, au coeur des émotions de notre propre enfant.
De même que tous les livres d’Isabelle Filliozat, remplis d’humanité.

Et je l’ai cité en entrée, Jacques Salomé, Contes à  guérir, contes à  grandir