Suite à mon billet sur l’allaitement maternel du 10 février 2009, une maman nous fait part de son vécu, de ses soucis.
Dans ma tête, beaucoup de choses se bousculent, beaucoup de choses entendues surtout. “Les enfants ressentent toutes les émotions des parents”, “les enfants ont besoin de calme”, “les enfants sont nos miroirs, ils sont là pour nous montrer ce qui cloche chez nous”. Etc…
Pas facile d’être parents et d’avoir bonne conscience avec ces affirmations!
Une fois de plus, je me sens partir dans quelquechose de plus nuancé.
Les émotions font partie intégrante de la vie, de notre condition d’humain. Si certaines émotions sont moins agréables que d’autres, elles n’en sont pas moins utiles. Le rôle d’une émotion n’est autre que de signaler au corps que quelquechose se passe, et qu’il doit réagir. Une émotion est donc un signal important!
Les émotions ont malheureusement souvent une connotation négative. Est-ce l’émotion elle même qui est négative, ou bien plutôt notre manière de l’exprimer?
La colère va naître en nous dès lors que nous aurons un sentiment d’injustice ou de frustration, cela veut-il dire que je dois aller casser le nez à quelqu’un pour m’en libérer? Non! L’émotion n’est rien d’autre qu’un indicateur. Alors prenons note que nous sommes en colère et partons identifier les causes, clarifions la situations, identifions les coupables…. La colère nous donne l’énergie de la réparation, de l’affirmation de soi.Tout simple, n’est-ce pas? Hé bien, non, car notre intérieur est un sacré méli-mélo d’émotions refoulées, incomprises, inconnues, aimées ou mal-aimées qui donne au final bien souvent une action inadéquate pour exprimer l’émotion, voire la décharger.
Mais en fait Myia, quelles sont les émotions qui vous animent? Je m’imagine de la colère sans que celle ci soit nommée, puis je sens de la tristesse, il y a aussi de la peur il me semble. Identifier ses émotions est la 1ère chose à faire pour pouvoir en faire quelquechose, pour avancer.
Il y a des émotions de base qui se noment: TRISTESSE,COLERE,JOIE,PEUR,DEGOUT
Par exemple, la “boule de nerf qui grossit” décrit comment se transforme votre émotion mais non de quelle émotion il s’agit.
Mais je vois que je me suis égarée car en vous lisant, et dans mon envie de vous répondre, il y avait le souhait de vous dire que votre enfant ressent, certes, ce que vous vivez, mais qu’il est important que vous lui parliez. Oui, même à six mois, il doit entendre de vous ce qui ce passe, il doit vous entendre lui dire qu’il n’y est pour rien dans ce que vous vivez et qu’il peut vivre sa vie. Que vous l’aimez. Je crois que les enfants, quelquesoit leur âge, comprenne le langage du coeur mais qu’il est important de mettre des mots dessus.>em>
Culpabiliser peut-être utile, si c’est pour amener un changement, sinon ce n’est qu’un poids supplémentaire, qu’en pensez-vous?
D’autre part, une émotion dure quelques secondes ou quelques minutes, lorsque cette émotion dure des heures, les spécialistes préfèrent parler d’humeur. De même lorsque la durée se compte en semaine, alors il conviendrait de parler de troubles affectifs. Je trouve que ces nuances sont intéressantes.
Maintenant que j’ai posé ce qui se trouvait dans ma tête en trouvant des réponses intellectuelles, je vais pouvoir m’occuper de ce qui se passe à un autre niveau, principalement celui de mon expérience et de l’expérience que me partage certaines femmes. LE MEGA-GROS POINT COMMUN, c’est le manque de soutien. Quand on n’en peut plus on est une mauvaise mère. Quand on râle (expression d’une colère ;-)) on s’entend répondre des choses tellement inapropppriée que notre colère redouble. Si on en vient à dire “j’en ai marre d’allaiter toutes les 2 heures”, la réponse qui agace est: “donne lui le biberon”, il y a souvent un gouffre de compréhension entre la jeune maman et les autres. Et ça à mes yeux c’est LE gros problème. Mais pour cela, pouvoir dire, se dire, sans être jugé devrait être appris dès la naissance……Allez au boulot!
Je finirai dans l’espérance avec une citation de Jigméla Rimpoché: ” l’émotion est ordinairement source de conflit ou de confusion mais une fois reconnue, elle acquiert une dimension de sagesse”.