Le Blog Tuasmalou
Partage d'expérience par une maman

Bibliothèque

Ritaline

Personnages

Ritaline… un enfant agité, un enfant indomptable et voilà  que dans l’esprit de chacun apparaît le nom du remède miracle. Ritaline… Magique? Vraiment?

Heureusement, la Ritaline n’est normalement pas prescrite à  la légère. Normalement. Et pourtant…
La ritaline est prescrite en cas d’hyperactivité.
L’hyperactivité est un terme générique qui comprend beaucoup de sous-classes, telles que l’impulsivité, l’intolérance à  la frustration. Or un enfant relativement normal est en général impulsif, il ne supporte que très peu la frustration, il peut être régulièrement distrait… Est-ce alors à  dire que tous les enfants sont hyperactifs?
Déjà  là , juste dans ces quelques lignes, beaucoup s’y perdent. Professionnels de la santé y compris. Hé oui. Vous vous dites que je suis gonflée de dire des trucs pareils? Peut-être. Mais avant d’être gonflée, j’observe. Et ce que j’observe, ce n’est pas joli, joli… 🙁

Ce que j’observe, c’est que dans mon milieu, sur 200 enfants, au moins 2 enfants sur 20 sont sous Ritaline. Donc mon observation se base sur 20 enfants sous Ritaline. Cela vaut ce que ça vaut, je vous l’accorde, mais toujours est-il que sur ces 20… (je réfléchis) en étant généreuse et tolérante, il y en a 3/4 a qui cela convient. Il reste donc 1/4 d’enfants pour lesquels la Ritaline est, à  mes yeux en tout cas, inadéquate. Et je n’invente rien. De mes études scientifiques, j’ai veillé à  garder un brin de rigueur et un soupçon d’objectivité.

Je vais illustré mon propos par un des exemple d’erreur le plus frappant.
Ce petit bonhomme âgé de 9 ans lorsque je l’ai connu, semblait en avoir 97. ‘Z’avez bien lu: 97 ans alors qu’il en avait 9. Il était alors sous Ritaline. Il est clair qu’il ne dérangeait personne ce “pépé”, il ne parlait que si on lui posait une question, bougeait lorsqu’on l’exigeait et encore des fois c’était bien difficile pour lui de traîner sa carcasse. Il aurait pu passer inapperçu ce petit gars, sauf que dans mon caractère assez marqué du pedigree de Saint-Bernard, les gérémiades de ce “vieux” m’interpellaient. Il avait toujours mal à  quelquepart. Il semblait d’une tristesse insondable. Physiquement, il semblait un peu disproportionné aussi: certaines parties de son corps semblaient avoir attend l’âge adulte alors que d’autres en étaient à  un stade très enfantin. C’était assez surprenant. Et puis un jour, un BEAU jour, je le vis arriver VIVANT… VIVANT, souriant, il bougeait, il parlait, il avait repris les caractéristiques d’un enfant. Je me demandais ce qui avais bien pu se produire, car il fallait à  tout prix renouveler ou maintenir cet état! Les jours passaient et il restait enfant. Parfois dérangeant, parfois distrait, parfois appliqué à  la tâche, parfois pas du tout. Rieur ou sérieux selon les situations et comme tout un chacun, parfois décallé.
Je voulais savoir ce qui c’était produit, et je le su: IL AVAIT ARRETE LA RITALINE! Une année plus tard, lors d’une longue marche en montagne, il me raconta son calvaire sous Ritaline. C’était touchant. La dépression et le retard de croissance induits par la prise de Ritaline sont ce qui avait le plus affecté ce jeune. Il espérait vraiment rattrapper son retard et il se demande encore pourquoi il n’aimait pas plus jouer…

La faute à  pas de chance? Mauvais dosage? Autre? Un cas exceptionnel?

En tout cas pas un cas exceptionnel puisque dans mes observations cette exception représente 25%. Mais oui, on peut toujours me rétorquer des arguments genre: qu’est-ce que ce serait sans? Oui, on peut. Les médecins se penchent sur un meilleur dosage, sur d’autres molécules…Il ne semble pas exister de traitement curatif. L’objectif de la prise en charge est d’atténuer les conséquences du TDAH chez l’enfant ou l’adulte, c’est-à -dire ses difficultés scolaires ou professionnelles, ses souffrances liées au rejet qu’il subit souvent, sa faible estime de soi, etc.

Le médecin honnête, après avoir fait le diagnostique le plus complet possible, (bilan psychologique et neuropsychologique complet) vous informera des effets secondaires. Il vous dira que la Ritaline peut créer une dépression, une perte d’appétit significative, des troubles de croissance. Il exigera aussi que votre enfant soit suivi par un psychologue qui pourra agir en cas de dépression, lui redonner une meilleur estime de lui et trouver des astuces comportementales. Un sacré boulot! C’est comme si la prise de la Ritaline n’était que le début.

En pensant au nombre d’enfants mis sous Ritaline, je me demande si ce sont les méfaits des pédiatres du quartier ou est ce que je peux généraliser à  ma ville, ma région, mon pays, les pays alentours… ? Si c’est le cas, ça me fait peur.

Pour beaucoup d’enfants mis sous Ritaline, c’est l’apathie qui prédomine. Alors oui, c’est “pratique” un enfant qui ne bouge pas, qui ne fait pas de bruit. Un enfant que l’on doit presque réveillé lorsqu’on souhaite qu’il fasse quelquechose. Mais bon, aurait-on, à  ce point, oublié ce qu’est un enfant?

Lorsque la Ritaline est donnée à  bon escient, il n’y a aucun doute possible. L’enfant est redevenu un enfant et il peut enfin mener une vie normale. Les autres membres de la famille aussi. 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *