Le syndrome du bébé secoué, vous connaissez? Il y a fort à  parier que si cette question avait été posée il y a une vingtaine d’années, environ 100% des réponses auraient été “non”. Dans mes souvenirs, ce geste était assez banal, j’ai l’impression qu’il faisait partie d’une certaine normalité, même si pour ma part ce geste ne m’est absolument pas coutumier, ni même familier. Bien que choquant, voir un parent perdre son sang froid et secouer son enfant ou lui administrer une taloche pour le faire taire faisait partie d’un certain tableau éducatif, non?

Le scénario le plus classique: bébé pleure, on ne sait pas pourquoi, on cherche. Mais, plus on cherche, moins on trouve et plus bébé pleure. Il hurle même.
Catastrophe? Les soins de bases ont été faits, bien faits, refaits, mais bébé continue de pleurer… Mais qu’est-ce qu’il a ce bébé??? Et c’est probablement à  ce moment que le parent prend son bébé et lui demande en criant, exaspéré, hors de lui, de se taire, bébé redouble alors ses pleurs et voilà  qu’il est secoué à  bout de bras par un parent qui va lui dire quelque chose comme “TU VAS TE TAIRE OUI OU NON?!?” et peut-être va-t-il encore le jeter dans son lit.

C’est vrai que c’est éprouvant, émotionellement et nerveusement, un bébé qui pleure, mais est-ce vraiment une catastrophe si bébé pleure? On est quand même censé, en tant qu’adulte, veillez au bien-être des petits…

Pleurer pour un bébé n’est pas forcément signe de mal-être. Après l’époque du “laissez le pleurer, c’est bon pour ses poumons”, il y a eu pleins d’autres approches, pleins d’autres façons de comprendre les pleurs de son bébé. Heureusement les choses changent et l’information circule. Informez-vous, discutez, entourez-vous. Le plus parfait des parent aura eu envie un jour de jeter son enfant par la fenêtre… ce qui le rend parfait? C’est qu’il ne l’a pas fait! Il a anticipé: sentant monter sa colère, il est peut-être allé chercher sa voisine, il a peut-être laissé son bébé pleurer en s’écoutant une musique avec le casque. Il a peut-être emmener son enfant chez le pédiatre pour se rassurer. Il a peut-être mis son enfant dans la poussette à  2 heures du matin pour l’emmener faire une balade. Il a peut-être fait un bain avec lui après cette balade 😉 Il a peut-être fait des choses qu’il ne s’imaginait jamais faire un jour. Mais il n’a mis personne en danger.

Pour comprendre le syndrome du bébé secoué, il faut savoir que le cerveau du bébé ne remplit pas la boîte crânienne. Il y a un espace, du vide. On secoue, et le cerveau ricoche contre les parois du crâne. 🙁
Résultats: bleus, hématomes, lésions. Or, on parle du cerveau, pas d’un genou après une chute sur la place de jeu! Les conséquences sont diverses mais graves: retard mental, paralysie, cécité, épilepsie et pour 10% des bébés secoués, c’est la mort.

Mieux vaut un bébé qui pleure, qu’un bébé mort. ça semble aussi nase qu’évident ce que je viens de dire… Imaginez vous alors que tous les gens autour de vous aient ceci en tête: vous pourriez aller sonner à  leur porte à  n’importe quel heure du jour ou de la nuit, et ils vous répondraient:”bien sûr que je vais m’occuper de ton bébé, va seulement te reposer, tu peux me faire confiance”. Déjà  juste de savoir que se serait possible rendrait les heures de pleurs de bébé bien plus supportables.
Discutez-en simplement autour de vous avant d’être débordé…