Les jeux vidéos violents rendent violent. Cela fait bientôt 20 ans qu’on le dit et 20 ans que l’impact des jeux de guerre et autres violences est minimisé… Leurs effets ne sont pas suffisamment manifestent pour que l’on s’en rende compte à l’oeil nu, on a tendance à balayer l’idée d’un “bah, ce n’est pas si grave”, “bah tout le monde y joue”
L’âge conseillé écrit sur la boîte est ignoré de la même manière: “Bah, la censure est trop sévère!”
Vraiment?
Les études expérimentales démontrant l’augmentation de l’agressivité suite à l’utilisation des jeux vidéos violents ne font jamais la une des journaux.
Pourquoi?
Le cerveau de l’être humain met une vingtaine d’année à se construire. Il met 20 ans pour arriver à maturité. Pendant les 20 premières années, le cerveau va créer des connexions, c’est ce que l’on nomme les apprentissages. Apprentissages que l’on pourrait aussi nommé câblages, du fait que nos expériences vont créer des circuits automatisés, ceci, afin que l’on devienne plus performant. Je m’explique: imaginez que chaque matin, nous devions réapprendre à marcher. C’est ce qui se passerait si nous n’avions pas fait suffisamment d’essais et que notre cerveau n’avait pas fait la connexion des neurones nécessaires à la coordination de la marche.
Certaines connexions se font très vites, d’autres, plus lentement. Certaines d’entres elles vont passer par les 5 sens (vue, toucher, odorat…) et d’autres pas. Le fonctionnement et la construction du cerveau est quelque chose d’extrêmement complexe et parfois un peu aléatoire on dirait.
Toujours est-il qu’une chose est sûre, c’est que si on veut enregistrer quelque chose, il faut le répéter.
Et quand quelqu’un joue a un jeu vidéo, la répétition est bien là . L’ultra répétition même. Lequel parmi vous a un enfant qui passe 2 heures consécutives à apprendre ses tables de multiplications? Et pourtant, ils passent facilement 2 heures (plus si on ne leur casse pas les pieds) sur un jeu vidéo à répéter une action. Si ça ce n’est pas des supers conditions d’apprentissage, alors c’est que je n’ai rien compris!
Et en jouant sur un jeu de guerre, qu’est-ce qu’ils apprennnent?
J’espère que vous avez fait l’expérience de jouer avec votre enfant à un de ces jeu qui consiste à tuer. Au début, hormis le manque de dextérité sur les manettes, vous savez que c’est un jeu et que bon, relax, on se fait tuer, on revient dans le jeu, on recommence et on continue. Puis arrive le moment où, de part le ras-le-bol de recommencer toutes les 3 minutes une parties, de se faire tirer dans le dos alors qu’on était si bien planqué et qu’on allait enfin marqué des points, l’adrenaline est là . Elle vous fait vous redresser dans votre fauteuil, vos réflexes sont meilleurs, votre langage d’ordinaire plutôt poli se transforme. L’adrénaline, c’est l’hormone du stress, mais vous le savez vous qui êtes adultes, ce n’est qu’un jeu, allez bah, c’est juste pour se marrer. Allez bah, on tue pour se marrer. “Ah! comme je viens de le planter celui-là , c’est trop cool!”
Vraiment?
Après avoir quitter le jeu, vous remarquez que vous avez encore des images du jeu, celle où vous êtes fait tirer dessus de face sans avoir rien vu venir, celle où vous avez “killer” ce bâtard qui voulait tuer. Yess, vous l’avez eu! La prochaine fois, vous vous y prendrez comme ça, et vous éviterez la grossière erreur qui vous a coûté une vie (oui, seulement une vie et non pas la vie, on est dans un jeu, faut pas l’oublier).
Un jeu certes. Mais souvenez-vous de votre enfant qui avait peur de la méchante sorcière en regardant un dessin animé. Ce n’était qu’un dessin animé. Vous le saviez, mais lui ne faisait pas la différence. Peut-être avez-vous, vous aussi peur devant certains films, et pourtant ce n’est qu’un film, une fiction. Le cerveau est une éponge et plus le cerveau est jeune, plus il est perméable. Le câblage est rapide. Chez l’adulte, c’est comme si ces nouvelles connexions arrivent par dessus d’autres et sont plus difficiles à mettre en place (donc, dans mon exemple, moins d’efficacité pour tuer). L’apprentissage est plus long.
Je pense que nous commettons une grave erreur de banaliser ces jeux.
“Bah, tous les petits garçons ont jouer à la guerre”
Sans pouvoir encore l’expliquer, il y a une énorme différence entre prendre un bâton qui sert de pistolet pour tuer l’autre et ces jeux vidéos. Serait-ce une question de jeux symboliques (avec le bâton) et de jeux figuratifs (jeux vidéos)? Je me mets en quête de trouver la réponse. Si vous avez de informations, merci de les poster dans les commentaires.
En attendant, je pense qu’il est important de prendre un moment pour bien réfléchir à l’impact des jeux vidéos. Quels jeux sont proposés aux filles? 🙁 C’est désolant.