Il y a (en tous cas) 2 consommations à surveiller: le Ventolin et le paracétamol.
Le Ventolin n’est pas dangereux, il n’y a pas d’effets d’accoutumance physique. On peut aller jusqu’à 15 bouffées ou “push” par 24 heures, donc rien à craindre en soit. Si le Ventolin devient inefficace, c’est simplement qu’il ne constitue pas un traitement de fond et qu’il faut chercher plus approprié et en général passer aux corticoà¯des, ce que beaucoup redoutent. Les asthmatiques connaissent la posologie et le protocole. Au delà des prises habituelles, en cas d’activité sportive prévue, ils prendront peut-être un “push” 15-30 minutes avant l’effort et basta. En cas de crise, l’inhalation de Ventolin peut être répétée “à volonté”, c’est à dire que l’on inhalera du Ventolin toutes les 10-15 minutes, en ayant bien à l’esprit que si au bout de 3 inhalations succesives, c’est à dire 45 minutes environ aucune amélioration n’est observée, il faut faire appel aux urgences médicales!
Mais on observe que certains enfants se “pushent”, sans besoins, en prévision de l’effort certes, mais aussi durant l’effort. En tant que bronchodilatateur, le Ventolin facilite la respiration. Certains disent que c’est illusoire, je ne le pense pas, d’autant plus qu’il est difficile de juger de la difficulté de respirer de quelqu’un d’autre que soi-même. Par contre, il est très important d’apprendre à ces enfants à faire la différence entre difficulté dûe à la pratique d’un sport (d’endurance en général) et une réelle gêne asthmatique. Quitte à diminuer un peu l’effort ou à être un peu moins performant.
Un enfant qui fait des inhalations toutes les 5-10 minutes lors d’un effort doit nous amener à nous poser 3 questions:
– Fait-il correctement son inhalation?
– Est-il en train de faire une crise? Auquel cas, c’est un appel aux urgences qu’il faut faire. Dans ce cas, soit les urgences nous guident par téléphone quant à la conduite à tenir, soit ils se déplacent. Mais on ne reste pas comme ça, à pusher du Ventolin qui manifestement ne sert à rien.
– L’astme est-il correctement traité? Le traitement est-il toujours adapté? Et là , un rendez-vous chez le spécialiste s’impose.
Le paracétamol (Panadol, Dafalgan, Doliprane,…). Un médicament passe-partout: Maux de tête, fièvre, légères douleurs et hop un comprimé. Il est d’usage tellement courant que l’on n’y prête même plus attention… Mais attention justement car il peut être dangereux.
Le dosage se fait en fonction du poids et ceci est très important. Ce n’est pas l’âge qui compte, mais bien le poids. Très important aussi: le temps entre les prises.
Le but ici n’est pas de remplacer la notice d’emballage, ni la prescription du médecin, mais comme c’est un médicament que l’on trouve dans presque toutes les pharmacies de ménage, je souhaite vous amener une info.
Donc, à partir de 50kg, on peut prendre 1 gramme 4 fois par jour. 50 kg, c’est le début de l’adolescence, le début de “moi je suis grand, moi je sais, moi je gère”. C’est aussi bien souvent le moment, où ils commencent à passer toute la journée à l’extérieur, sans prise en charge particulière pour la plupart pendant le repas de midi.
Dans la trousse d’école, au milieu des crayons, stylos et gomme, on trouve bien souvent du Paracétamol-au cas où, bien sûr. Au cas où un léger maux de tête se manifesterait pendant les cours.
Alors imaginez ce cas de figure relativement fréquent: Mademoiselle (ou Monsieur) se lève avec un léger mal de tête. En prévision de la journée, vous lui donner 1 gramme de paracétamol, arrivé à l’école, et le mal de tête n’ayant toujours pas passé, il se sert dans ses réserves et reprend un comprimé-déjà 2 grammes en 1 heures 30. Puis à la pause de 10 heures, ce fichu mal de tête n’étant pas passé, il va à l’infirmerie et si l’infirmière ne lui demande pas s’il a déjà pris quelque chose, bingo! Elle lui redonne son 3ème comprimé… C’est trop! Beaucoup trop! En fait, même pas besoin que l’infirmière oublie de lui demander s’il a déjà pris quelque chose, il est fort probable que le jeune aura au moins 2 comprimés dans sa trousse.
Avec le Paracétamol, c’est le foie qui paye. Sans devenir parano, soyez simplement vigilants et informez vos enfants.
Informez les aussi lorsqu’ils partent en camp, le paracétamol devient courant dans la trousse de toilette d’enfants assez jeunes…
Mieux, donnez leur d’autres habitudes! S’il ou elle rentre de l’école avec un mal de tête, donner lui un verre d’eau, (souvent ils boivent à peine à midi et rien aux pauses!) et proposez lui de s’allonger une vingtaine de minutes. Dans la plupart des maux de tête ces gestes de bons sens auront la même efficacité qu’un comprimé… 🙂