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Partage d'expérience par une maman

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Allaiter-quand le lait manque

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Les réactions sont vives au sortir d’un article titré “interdire le biberon” (juin 2013). C’est le Venezuela qui s’apprête à  promouvoir de la sorte l’allaitement maternel.

A la lecture du titre je me suis dit: Bien! Chouette initiative!

A la lecture des commentaires, je me suis dit “oups” et j’ai éprouvé une certaine tristesse empreinte de compassion.

Je vais donc développer point par point tout ce qui m’est passé dans la tête en 2 minutes:

Problème d’eau potable: dans bien des pays encore, l’industrie agro-alimentaire vente les mérites du lait maternisé. C’est ainsi, je suppose, que l’OMS est venue au secours de toutes ces mamans, et surtout des enfants, en rédigeant un texte de promotion de l’allaitement. Car dans beaucoup de pays encore, l’accès à  l’eau potable n’est pas garanti. Donc, ces mamans qui, en croyant bien faire, nourrissaient leur bébé au biberon, mettaient en danger la santé de leur enfant.. Dans ce cas, ce n’était pas la poudre de lait qui posait problème, mais la qualité de l’eau! Nourrir au biberon, dans certains pays, coûte le salaire d’une vie (achat d’eau potable et de lait maternisé) … alors que la nature a parfaitement fait les choses. C’est quand même un sacré scandale, non?

Le manque de lait: C’est là  que j’ai éprouvé une certaine tristesse. Tristesse du manque d’information que nous pouvons communiquer entre femmes. Certaines femmes évoquent leur incapacité à  allaiter. Cette incapacité si souvent évoquée serait abusive, seul un très petit pourcentage de femmes rentrerait dans cette catégorie d’incapacité physiologique: Le manque de lait est un mythe culturellement construit. Le manque de lait est aussi souvent dû à  un manque de repos. Comme pour l’accouchement, c’est l’ocytocine qui est à  l’oeuvre. Or, ocytocine se met en veilleuse lorsque l’adrénaline (hormone du stress) pointe le bout de son nez! Donc on se la joue cool, on dort ou on se repose chaque fois que bébé dort et on boit de l’eau et des tisanes en grande quantité. Ainsi, tout devrait rentrer dans l’ordre. Dans un des billet que j’ai écrit au sujet de l’allaitement, je décris ma phase “baisse de lait”: j’étais dans la préparation d’un mariage, à  courir à  gauche et à  droite. Et malgré un allaitement bien établit j’ai eu une baisse de lait, en ralentissant clairement mon rythme quotidien, tout est rentré rapidement dans l’ordre. Vouloir continuer à  vivre au même rythme avec un nouveau-né est souvent une erreur. Le congé accordé après un accouchement est justement lié au changement de rythme imposé par l’arrivée de ce petit être. Ce congé est trop court à  mon avis: on recommence à  travailler juste au moment où on a (enfin) trouvé un rythme vivable et que notre vie redevient presque “comme avant”.

Viennent ensuite des questions psychologiques et culturelles et là , et bien, chacun à  sa propre vision et son propre désir d’aller explorer le pourquoi du comment et de son envie de changer. Suis-je effectivement une vache laitière quand j’allaite mon enfant? Quel est mon rapport à  mes seins? En fonction des réponses on pourra faire notre propre choix et être à  l’aise avec ce choix. Démarrer sa vie de maman avec les idées des autres… c’est moyen, voire pas terrible.

Choisir d’allaiter ou de biberonner est un choix que l’on doit faire au plus près de notre conscience, de notre être.

Pour ma part, j’ai “choisi” d’allaiter. En fait, pour le premier je ne savais pas trop en quoi consistait l’un et l’autre. Lorsque bébé est né, la réponse était évidente. Au fil des jours et des mois, je n’ai trouvé que des avantages à  l’allaitement: La liberté lors des déplacements: pas besoin de penser aux biberons. On pouvait s’éterniser à  une soirée ou en week-end. Pas de soucis si nous n’étions pas sûrs de la qualité de l’eau. Pas de soucis si le restaurant proposait des plats trop épicés lors de voyages. Après, c’est vrai que j’aurai bien aimé que mes enfants acceptent un biberon de temps, lorsque ça m’arrangeait… Beaucoup de parents optent pour un allaitement mixte vers 6 mois, et souvent ça fonctionne très bien. Mais bon, moi je n’ai pas dû lire le mode d’emploi correctement 😉 j’étais sûre qu’aux alentours d’1 an, un bébé arrêtait de téter naturellement. Que nenni! J’ai dû les sevrer vers 2 ans.

Encore aujourd’hui, je n’ai pas de regrets. Et ça c’est cool! Alors prenez le temps de vous informer et osez changer d’avis. Retournez votre veste comme ça vous arrange! 🙂

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