Le mot fessée est comme beaucoup d’autres mots qui, à leur simple évocation, éveille une multitude d’images et de sentiments différents chez chacun. Pour certains se sera le summum de la violence alors que pour d’autres c’est juste un geste anodin, parfois libérateur, un peu plus dynamique qu’un autre, certes, mais sans plus. Pour d’autres encore, le mot fessée n’est qu’un concept n’ayant jamais été expérimenté. En tout cas, elle fait jaser cette fessée et elle fait mal! Physiquement ou psychiquement. Cependant, la fessée originelle serait juste une histoire d’énergie…
J’esssplique:
Dans quelle situation est donnée une fessée?
Si je résume et shématise: Chaque fois que la limite de l’un ou de l’autre est atteinte (l’enfant qui dépasse celle que lui a indiquée l’adulte, l’adulte qui ne maîtrise plus ses émotions-sa colère le dépasse).
Plutôt que de tergiverser sur le bien ou le mal fondé de la fessée, je vais chercher à l’intérieur, j’introspecte ce qui anime l’un ou l’autre à “chercher” la fessée ou à donner la fessée “bien cherchée” (Bon avec mes guillemets vous aurez bien compris que je ne suis pas en accord avec le principe de la fessée).
Que ce soit du côté de l’enfant ou du côté de l’adulte, il y a un besoin quasi vital de stopper ce qui en cours. Dans ces cas (urgence) les cerveaux de raisonnement, de réflexion se mettent en veille afin de laisser la place au cerveau des urgences, de l’action. Cerveau qui se résume assez simplement en une question: “action (combat) ou non-action (fuite)“. La fessée est une action… un combat dans l’idée de sortir victorieux. (choix “réfléchi” de notre cerveau, sinon il aurait pris l’option fuite). Jusque là tout est parfait, oui parfait, personne (adulte ou enfant) n’a dit, “je pars” laissant l’autre seul face à lui-même. La situation est ok. Chacun est encore en relation, c’est important surtout pour l’enfant: à l’âge où ils ont le plus tendance à chercher les fessées, ils ne peuvent pas rester livrés à eux-mêmes, MAIS EST-CE QU’ILS CHERCHENT VRAIMENT LA FESSEE?
Comme je l’ai dit plus haut, je vais faire une introspection et que vois-je? juste de l’énergie bouillonnante, de l’énergie en grande partie mentale “Ah! je n’en peux plus, ah! il se fiche de moi! ah! il m’énerve, ah! mais tu me fais honte, regarde comme on nous regarde…”) Cette énergie à besoin de retrouver sa maison, son lieu naturel d’habitation, c’est à dire son corps. La fessée fait redescendre l’énergie dans le corps, l’énergie ne connait pas le langage des mots (“calme-toi”, “respire” ne fait aucun sens pour elle), il faut lui parler concrètement, physiquement! N’y a-t-il alors que la fessée pour seule solution??Heureusement non!
Alternatives à la fessée:
– Passer les avants-bras sous l’eau froide lorsque nous nous sentons dépassés. (Préférer et choisir cette option aussi pour l’enfant à la place de la douche froide 😉 )
– Proposer un verre d’eau, passer une lingette sur le visage.
– confier l’enfant à quelqu’un de responsable et partir marcher, courir, danser=libérer l’énergie et lui permettre de se reloger dans notre corps plutôt que dans notre tête.
– serrer fort (avec bienveillance!) l’enfant dans ses bras, le contenir, qu’il ressente les limites de son corps, qu’il s’apaise dans la douce proximité physique. Pour cette solution il faut que le parent se sente vraiment en paix et que l’enfant accepte cette proximité (on le sait très vite), sinon passer à la première ou à la deuxième solution 😉
Tout ceci n’est parfois pas si simple… surtout “in situ”. Quand on a le nez dedans, il serait bon d’avoir un fil conducteur.
Le mien était simple, il est toujours valable et concerne toujours mes enfants même s’ils ont bien grandi depuis. Le voici:
Canard numéro 1 et canard numéro 2.
Mais qu’est-ce qu’un canard vient faire ici? Vous ne voyez pas?
Alors voici l’histoire du canard:
Il était une fois un joli canard, moulé dans du bronze, qui trônait au milieu d’une bibliothèque remplie des meilleurs livres sur l’éducation. Son “propriétaire” avait beau l’appeler cent fois et sur tous les tons pour qu’il vienne sur son bureau (jusqu’à ce mettre dans des états difficilement imaginables vu ses connaissances en matière d’éducation) le canard ne se déplaçait pas. C’était le canard numéro 1.
Le canard numéro 2, en tout point aussi beau et aussi immobile que le numéro 2, venait se poser sur son bureau comme il lui avait demandé. QU’AVAIT-IL FAIT? QU’AVAIT-IL DIT?
Rien dit, tout fait.
Un enfant qui n’entend plus les mots a besoin d’être pris par la main (avec bienveillance), à ce moment, il est comparable au canard en bronze: on aura beau aller jusqu’à crier voire frapper, rien ne se passera. Le guider physiquement, calmement et avec amour nous mènera au résultat souhaité. Passer du langage oral au langage physique… CQFD (Ce Qu’il Fallait Démontrer).
Langage physique ne veut pas dire violence physique, en aucun cas! En partageant ici vos solutions, vous aiderez d’autres parents à faire leur chemin. 🙂 Et tous les enfants vous remercieront tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, du chemin que vous aurez parcouru…
En complément: l’empathie