On entend souvent parler de dépression du post-partum, de baby-blues, de ci-de là  et en vrac, pêle-mêle, l’un et l’autre se confondent.

Et pourtant, l’un et l’autre n’ont qu’un seul point commun, ils surviennent après la naissance de bébé. ET C’EST TOUT!

Le baby-blues survient quelques jours après la naissance de bébé et dure quelques jours. Comme son nom l’indique, c’est un blues dû à  la venue de bébé.

En effet, la maman vient de fournir un effort considérable pour mettre au monde cette merveille ( sans parler des 9 mois précédents, pendant lesquels elle a servi d’abri et de garde-manger à  ce petit être), hormonalement, c’est le grand chamboulement, émotionnellement et physiquement aussi! Donc, pas de panique, c’est normal! ( Mais pas obligatoire) Le temps de prendre quelques marques, quelques forces et tout redevient à  peu près rose.

C’est l’affaire de quelques jours.

Par contre, la dépression du post partum a lieu (beaucoup plus tard), parfois entre 2 et 6 mois après la naissance de bébé. C’est aussi ce chamboulement hormonal, émotionnel, physique qui en est la cause, mais cette fois, cela va remuer des choses beaucoup plus enfouies, tous ces événements vont ouvrir des failles, généralement qu’on redoute et donc qu’on n’a pas eu envie d’aller visiter auparavent.

En fait, j’aime à  considérer que la grossesse et l’accouchement sont des chances uniques d’aller à  la rencontre de nous même.

Ne mettons pas en sourdine ces troubles, ils sont le signe que quelquechose d’important nous est signalé!

A partir d’un travail d’épidémiologie de la dépression maternelle du post-partum, les auteurs ont identifié plusieurs facteurs de risque dont la reconnaissance permet la mise en place de mesures de prévention. La séparation précoce de la mère et de son nouveau-né et la maladie du nouveau-né sont parmi les plus importants de ces facteurs de risque, tout particulièrement chez la primipare.

Contre le stress, les études ont montré que faire de l’exercice est profitable. Suggérer à  une maman déprimée de faire deux ou trois fois par semaine 20 minutes d’exercice sera bénéfique.
Sortir avec bébé en porte-câLLLin*, en écharpe de portage ou dans une poussette, ou profiter quand c’est possible du grand air et du soleil, ne peut qu’être bénéfique.

Pour ma part, avec le recul qui me sépare de quelques années des naissances, je crois qu’une grande proximité physique avec mes bébés et beaucoup de repos( sieste à  la moindre occasion), m’ont peut-être ( ou certainement) épargné un grand coup de blues.

Je crois que ça a même été vital pour moi de pouvoir vivre au rythme du bébé et de vraiment m’impreigner de lui. Pas dans une accroche malsaine, je ne pense pas, mais plutôt dans quelquechose de naturel, comme s’il fallait que je puisse avoir le temps, la disponibilité pour sentir cet enfant, ouvrir un espace dans lequel s’installerai une relation qui allait durer toute une vie.

Une grande fatigue, l’isolement, le manque de soutien, d’aide pratique, des difficultés d’allaitement, des questions, un manque de sommeil à  1 mois peuvent faire craindre une dépression dans les mois à  venir. Aider les mères à  trouver les aménagements nocturnes qui leur permettront d’être le plus reposée possible est très important : bébé « à  portée de main et à  portée d’oreille » (lit dans la chambre des parents, berceau side-bed, partage du lit avec des précautions de sécurité). Durant le premier mois principalement, mais aussi durant les suivants, s’autoriser des siestes dans la journée en donnant les tétées en position allongée permet de faire de multiples petites siestes, ce qui est indispensable pour éviter le manque de sommeil et tenir le coup. Comme le bébé, la maman récupère en plusieurs fois sur 24 h.

A méditer:

” Nous sommes des êtres de solitude qui nous créons dans le contact et la relation à  l’autre, dont la première est la relation à  la mère”<

” Un être humain peut se rétracter et se fermer de manière durable sous l’emprise de la peur et du refus dès lors qu’il n’a reçu aucun accueil, aucune tendresse, et qu’il n’a pas été reconnu”
Dr. Christophe MASSIN
” Comment pourrait-on parvenir à  la perle en regardant la mer? Il faut un plongeur pour trouver la perle.”
Rumi

Clivages entre le psychologique et le physique, ces clivages nous protègent, mais en même temps nous coupent de notre Etre. Réserve d’ombre qui est un potentiel de lumière. L’enfant ne vit que dans et sur l’inconscient de la mère, il est branché sur son corps psychologique.
L’essentiel va passer dans un langage insaisisable.

Dès lors, les difficultés maternelles et infantiles vont s’expliquer par le fait que maman se trouve être en contact avec beaucoup de choses de son histoire propre, alors de ce fait, bien souvent, bébé devient l’otage de cette difficulté intérieure.

L’oeil étant la source, la vision intérieur, le protoregard (le premier regard) devient vecteur de la parentalisation.
Pensez ce que vous voulez, mais j’ai eu l’occasion d’assister une maman pendant l’accouchement. Une césarienne a finalement étét effectuée. Le bébé né bien avant terme a été mis, comme le veut le protocole, en observation. La mère n’a donc pas vu son bébé. Choquée, je lui ai dit qu’elle était belle sa petite, qu’elle avait les cheveux tout doux, qu’elle n’avait pas besoin d’assisstance respiratoire, que c’était une costaud qui en voulait, etc. Puis vint le moment de la rencontre, environ 1 à  2 heures plus tard. Là , cette petite posée sur le ventre de sa mère cherchait les yeux de sa mère. Son regard était d’une insistance impressionante. Si petit et déjà  si puissant! Et sa mère qui ne la regardait pas et la petite qui n’abandonnait pas! Je ne sais pas quand cette petite à  eu son protoregard, celui qui lui dit certainement. Oui mon enfant, je te reconnaîs en tant que tel, je t’aime et m’engage à  prendre soin de toi. Sois le bienvenu! La maman n’a même pas réussi à  toucher son enfant, malgré les essais forts délicats de l’équipe médicale et de moi-même.
Ce qui me reste de cette naissance, c’est le regard perçant et finalement désepéré de cette petite fille qui cherchait à  croiser le regard de sa mère, qui cherchait à  trouver l’Etre de sa mère.Certains vont même jusqu’à  dire que la plupart des maladies infantiles sont des syndrômes d’évitement maternel…

Quelques livres pour aller plus loin:

“Adrien ou la colère des bébés”

L’aimer avant qu’il naisse

De mémoire de foetus: l’héritage familial s’inscrit dans nos cellules dès la conception”

“Le bébé et l’amour”

Toutes ces pistes nous emmènent sur le même chemin: le passé. Le présent, la présence de l’enfant réveille quelquechose. Quelquechose à  accueillir dans un premier temps, puis à  dépasser.

Et comme pour m’aider à  conclure ce billet, ma chatte à  mis bas aujourd’hui. Par un concours de cirscontances, je suis rentrée à  midi. Et là , j’ai compris que les chatons allaient naître…1,2,3,4,5… A aucun moment m’est venue l’idée de séparer les chatons de leur mère, ni de la déplacer, ni d’inviter des inconnus… pourquoi donc les êtres humains se permettent-ils se genre d’intrusions???Parceque “ma p’tite dame, voyons, il faut vous reposer…” Parceque voyez vous il faut bien que ces jeunes apprennent leur métier…” “Parceque patati et patata…!!!” Ralala…quel manque de rspect dans l’accueil du nouveau né, de la maman et de leur relation.

Voilà , je m’arrête, je viens d’apprendre que le mari d’une amie s’est suicidé…suis un peu, beaucoup sous le choc.

* porte bébé proposé par La Leche Ligue (LLL), ligue pour la promotion de l’allaitement maternel